Mes « Brimborions », ces petits assemblages de mots que j’ai peine à qualifier de poèmes, prennent vie à la confluence de diverses influences.
Parmi celles-ci, la première est sans conteste ma découverte de l’avatar francophone du haïku de tradition. Ensuite j'ai rencontré les haïkus et autres Pop’s de Jack Kérouac, les Monostiches et les Micrones d'Emmanuel Lochac, les Mop’s du poète belge Marcel Peltier. Enfin, je me suis aussi laissé tenter par le Haïku Oulipien Généralisé et plus particulièrement par le Trident de Jacques Roubaud au point de proposer un avatar fibonaccien à cette forme poétique.
Aujourd'hui, ma poésie brève prend appui sur l'alexandrin monostiche, proposé par le poète Lochac, dont les 12 syllabes me semblent proposer une belle alternative francophone au haïku de tradition, celui des auteurs japonais.
Ces mêmes 12 syllabes, que Maurice Coyaud considère comme métrique idéale pour un haïku francophone, peuvent se présenter sous diverses formes.
Tout d'abord, il est possible d'écrire un monostiche avec césure à l'hémistiche :
j’ai vu l’arbre périr ~ orages de printemps
ou en proposant un autre emplacement pour la césure comme dans ces exemples :
brumes nocturnes ~ tout l’argent de la pleine lune
café croissants ~ l’aube pétille dans ses brumes
vent vif de mars ~ déjà la valse des pétales
Mais il est possible également de les disposer sur 2,3 ou 4 lignes comme ceci 6/6, 4/4/4, 3/6/3 ou 3/3/3/3 si la disposition monostiche vous déconcerte.
pour à l’alexandrin
présenter mes bâtards
douze c’est deux fois six
et aussi trois fois quatre
comme quatre fois trois
et même six fois deux
et enfin douze en douce
Notez aussi que, si comme Verlaine, vous préférez l'impair, vous pouvez opter pour une disposition 5/7 ou 7/5.
Le poème monostiche est une démarche poétique qui vise à l'élimination de l'inutile. Libéré des "chevilles" et en quête de l'évidente vérité trop souvent dissimulée par les descriptions ampoulées de certains dispensables morceaux de bravoure que l'on assimile, par erreur, à de la poésie, le monostiche s'impose par sa concision extrême.
Je perçois dans ce poème d'un seul vers une démarche parallèle au Haïku de tradition, celui du Japon écrit en langue japonaise par des japonais ou par celles et ceux qui ont une vraie connaissance de la culture nippone.
L'alexandrin monostiche possède toutes la qualités requises pour se poser en alternative francophone à ce poème si intimement lié à la culture et à la langue de son pays. Notez aussi que je parle d'alternative et non de rivalité.
Notez qu'Emmanuel Lochac poussera sa recherche de concision jusqu'à raccourcir le monostique du format de l'alexandrin à celui de l'octosyllabe et nommera micrones cette forme abrégée.
Exemple, très significatif lui aussi de cette forme brève, car en contenant une approche de justification :
Tout croupit quand s'éteint le rythme
Ci-après, un commentaire de Suzanne Granget sur FaceBook :
Ma réflexion du matin
Je visualise les poèmes à formes courtes tels que vous nous les présentez et expliquez pour mon plus grand intérêt comme une poésie bonzaï
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