dimanche 16 novembre 2025

Tankas

Tankas réguliers et autres Tankas … fibonacciens (oulipiens ?)



le froid est venu

de nombreux papillons noirs

hantent mon regard 

et moi sur un quai désert 

je n’attends qu’un dernier train 



tête nue

sous les cieux des dieux

je chemine

mon âme insoumise 

garde tête haute



soleil en déclin 

déjà la nuit se dépose

dans le crépuscule 

les couleurs vives s’estompent

pour se fondre dans l’obscur



le temps

d’un instant

le vent

envolés

sont mes mots



sans un mot

face à l’océan

un vieil homme

la marée des ans

l’emporte vaincu




jour des morts

quelques souvenirs

quelques fleurs

petit à petit

l’oubli fait son nid



mon reflet 

dans l'eau du ruisseau

m'interroge 

mon profond silence

pour seule réponse



feuilles mortes ~

les mots de l’automne

nous racontent

et jour après jour 

le temps nous dissout



sans regret

j’accroche mes mots 

au silence

maudits soient les mots

écrits par nos maux 



de l’angoisse 

la vive étincelle

me consume 

tout au bout du bout

tout est vanité 



un deux trois

dix mille soleils

dans le ciel

la mort en balade

trace son chemin 



dans mon rêve 

un papillon rêve 

que je rêve 

et de fleurs en fleurs 

vivent mots et vers 






garde-toi petite

de celles et ceux qui gardent

garde-toi petite

sur des chemins de traverse

écoute chanter la vie



Giverny l’été

contempler les nymphéas

du petit étang

butineurs et butineuses

festoient dans la roseraie



autant

en emporte

le temps

éphémère

toute vie



automne accompli 

les vents emportent les feuilles 

trophées dérisoires 

sous le chêne dénudé 

l'impatience des glands



lasse et solitaire 

tout au bout du brise-lames 

elle se souvient 

ses larmes lui parlent d'elle 

avant la dernière vague



passent dix lunes

la vie appelle à la vie 

son premier cri 

au bout de son sein 

une perle nacrée






printemps consommé 

peu à peu les jeunes pousses 

affranchies s'affirment 

déjà les fleurs se font fruits 

et nos filles se font femmes


© jean luc werpin 2020-2025

les quatre derniers sont extraits 

de la revue du Tanka Francophone n° 40 & 42

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