Tankas réguliers et autres Tankas … fibonacciens (oulipiens ?)
le froid est venu
de nombreux papillons noirs
hantent mon regard
et moi sur un quai désert
je n’attends qu’un dernier train
tête nue
sous les cieux des dieux
je chemine
mon âme insoumise
garde tête haute
soleil en déclin
déjà la nuit se dépose
dans le crépuscule
les couleurs vives s’estompent
pour se fondre dans l’obscur
le temps
d’un instant
le vent
envolés
sont mes mots
sans un mot
face à l’océan
un vieil homme
la marée des ans
l’emporte vaincu
jour des morts
quelques souvenirs
quelques fleurs
petit à petit
l’oubli fait son nid
mon reflet
dans l'eau du ruisseau
m'interroge
mon profond silence
pour seule réponse
feuilles mortes ~
les mots de l’automne
nous racontent
et jour après jour
le temps nous dissout
sans regret
j’accroche mes mots
au silence
maudits soient les mots
écrits par nos maux
de l’angoisse
la vive étincelle
me consume
tout au bout du bout
tout est vanité
un deux trois
dix mille soleils
dans le ciel
la mort en balade
trace son chemin
dans mon rêve
un papillon rêve
que je rêve
et de fleurs en fleurs
vivent mots et vers
garde-toi petite
de celles et ceux qui gardent
garde-toi petite
sur des chemins de traverse
écoute chanter la vie
Giverny l’été
contempler les nymphéas
du petit étang
butineurs et butineuses
festoient dans la roseraie
autant
en emporte
le temps
éphémère
toute vie
automne accompli
les vents emportent les feuilles
trophées dérisoires
sous le chêne dénudé
l'impatience des glands
lasse et solitaire
tout au bout du brise-lames
elle se souvient
ses larmes lui parlent d'elle
avant la dernière vague
passent dix lunes
la vie appelle à la vie
son premier cri
au bout de son sein
une perle nacrée
printemps consommé
peu à peu les jeunes pousses
affranchies s'affirment
déjà les fleurs se font fruits
et nos filles se font femmes
© jean luc werpin 2020-2025
les quatre derniers sont extraits
de la revue du Tanka Francophone n° 40 & 42
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