vendredi 17 mai 2024

de la sagesse d'Epicure

non fui, fui, non sum, non curo 

je n'étais pas, je fus, je ne suis plus, je n'en ai cure.


*****

Ainsi celui de tous les maux qui nous donne le plus d’horreur, la mort, n’est rien pour nous, puisque, tant que nous existons nous-mêmes, la mort n’est pas, et que, quand la mort existe, nous ne sommes plus. Donc la mort n’existe ni pour les vivants ni pour les morts, puisqu’elle n’a rien à faire avec les premiers, et que les seconds ne sont plus."  ... ...  ainsi parlait Epicure


Réflexion …

Pour les braves gens la misanthropie est une attitude fondamentalement antisociale alors qu’elle n’est en réalité que l’expression de la volonté de se mettre hors de portée des cons, des connes, des imbéciles et autres nuisibles. Décidément, je déteste les braves gens !

mercredi 15 mai 2024

J'irai cracher sur vos tombes, brève fiche de lecture

J’irai cracher sur vos tombes de Vernon Sullivan est un roman sulfureux, scandaleux ! Je ne comprends que les braves gens obnubilés par le politiquement et par le socialement correct, charriés par le mouvement woke et par ses annexes ne se soient pas encore mobilisés pour son interdiction. Peut-être parce la description des mentalités du Sud des Etats-Unis des années 40/50 n’est pas très éloignée de l’Amerique « WASP » (white, Anglo-Saxon, Protestant) actuelle.
Quoi qu’il en soit « J’irai cracher sur vos tombes » est un grand roman de Vernon Sullivan et derrière ce nom, derrière ce pseudonyme, se cache un grand écrivain et poète, à savoir Boris Vian.
C’est publié en poche et cela ne coute pas cher. A lire !

réflexion traduite par Mitsu Schimitch

静寂(しじま)浸る 過不足の無き恩寵かな

le silence est une grâce, rien de plus mais rien de moins

Court trident ...

le silence 
du vide
me transperce


© jean luc werpin 15/05/2024

samedi 11 mai 2024

Le hérisson et Schopenhauer


au mitan de l’an 

je me ferai hérisson 

~ tout en solitude


5/7/5 ©️ jean luc werpin avril 2024


« Par une froide journée d'hiver un troupeau de porcs-épics s'était mis en groupe serré pour se garantir mutuellement contre la gelée par leur propre chaleur. Mais tout aussitôt ils ressentirent les atteintes de leurs piquants, ce qui les fit s’écarter les uns des autres. Quand le besoin de se réchauffer les eut rapprochés de nouveau, le même inconvénient se renouvela, de sorte qu'ils étaient ballottés de çà et de là entre les deux maux jusqu'à ce qu'ils eussent fini par trouver une distance moyenne qui leur rendît la situation supportable. Ainsi, le besoin de société, né du vide et de la monotonie de leur vie intérieure, pousse les hommes les uns vers les autres ; mais leurs nombreuses manières d'être antipathiques et leurs insupportables défauts les dispersent de nouveau. La distance moyenne qu'ils finissent par découvrir et à laquelle la vie en commun devient possible, c'est la politesse et les belles manières. En Angleterre on crie à celui qui ne se tient pas à cette distance : Keep your distance ! Par ce moyen le besoin de se réchauffer n'est, à la vérité, satisfait qu'à moitié, mais, en revanche, on ne ressent pas la blessure des piquants. Cependant celui qui possède assez de chaleur intérieure propre préfère rester en dehors de la société pour ne pas éprouver de désagréments, ni en causer. » 

Cette longue citation est de Schopenhauer et est extraite de issue de Parerga et Paralipomena  via Wikipedia.

Ah ! Si j’étais riche …

je suis riche 

de tout ce qui chemine en moi

je suis riche 

de ce que je n’ai pas écrit

je suis riche 

de ce que je n’écrirai pas

je suis riche 

de chacun de mes silences


©️ jean luc werpin avril/mai 2024



jeudi 9 mai 2024

heureux

nous avons des yeux pour voir
et nous ne voyons pas
nous avons des oreilles pour entendre
et nous n’entendons pas
nous avons des bouches pour parler
et nous parlons pas
ainsi mourrons nous heureux
aveugles sourds et muets

© jean luc werpin 09/05/2024

poème

mes mots s’en vont pieds nus
sur le chemin d’un rêve
reviendront-ils un jour
pour chanter l’éphémère
qui m’accueille en ami

© jean luc werpin 09/05/2024

lundi 6 mai 2024

Pen Club Belgique Francophone

Une bonne nouvelle, Pen Belgique est relancé, avec un nouveau conseil d’administration fort d’une vingtaine de personnes, pour la plupart autrices ou auteurs de notre communauté, qui ont accepté de soutenir activement le projet que j’ai soumis pour assurer la reprise de cette magnifique association. ( Vincent Engel )

Pour davantage d'informations connectez vous au site : 


https://www.penbelgique.be/so/58OyVmtIf?languageTag=fr&fbclid=IwZXh0bgNhZW0CMTEAAR3WsKLVXWbWf9Idb8mixpB1f6Fe-bjzWd4u64_6mBjLacBvgyuPNGPPZTY_aem_Ae7RjLdsc0YGWIh2cUPKwYHlikmATjuP41Ooh5RpTZwYNOuXbSOlU_xIT3HnvR4uaKzbPtnYFx-tXYfASRaWJpo5

Dans le Sillon des Mots

Voici ma brève introduction destinée à mon nouveau recueil que je nomme "Dans le Sillon des mots". Recueil à paraître dans un délai raisonnable je l'espère ... !
Mes assemblages de mots se murmurent aux portes des silences. Peut-être timides, sans doute discrets ils fuient les déclamations emphatiques et les récitations scandées. Mes mots ne prennent vie que dans le colloque singulier qui unit leur auteur à son lecteur. Ainsi vivent mes mots !

12 syllabes

amoureuses
pourtant point elles n’osent
un regard 


jean luc werpin © 06/05/2024

dimanche 5 mai 2024

Pérégrinations d’un haïku au cœur de mes petites cellules grises …

Il y quelques jours de cela, je note au dos d’une facturette de supermarché ces quelques mots : « si puissant le chant du vent ». Je note et puis j’oublie, j’oublie jusqu’à ce matin avant d’écrire, comme à mon habitude un peu trop rapidement : 

branle d’océan ~

tant puissant le chant des vents

si près l’ouragan 


Peu satisfait par ce que j’appelle à présent un premier jet, j’ai remis mon ouvrage sur le métier afin d’en tirer une version davantage conforme à mes souhaits. Partant des mêmes principes que précédemment, je me suis mis en quête d’une nouvelle version respectant la double contrainte du 5/7/5 et d’une abondance d’assonances en « an/en » et  écrit, quasi, en une seule expression, parlant d'un seul argument et sans césure, c’est à dire proche de ce que les japonais qualifient d’Ichibutsujitate


avant l’ouragan 

tant puissant le chant des vents

branle l’océan


© jean luc werpin 26/02/2024

Haïku Oulipien Généralisé

Suite à plusieurs demandes, je propose à nouveau quelques informations concernant la démarche du HOG ou Haïku Oulipien Généralisé

La forme HOG (haïku oulipien généralisé) a été définie par Jacques Roubaud. Un HOG est un poème de r vers de p ou q syllabes et totalisant s syllabes, tel que p, q, r et s soient des nombres premiers (c'est-à-dire des entiers positifs divisibles seulement par 1 et par eux-mêmes). Vérifient cette règle, les formes 5/7/5 (le haïku de tradition), 5/3/5 ( aussi nommée par J.R. Trident), 3/5/3 et 2/3/2. Je tiens à souligner qu'au départ du Trident de Roubaud, j'ai imaginé la généralisation de ce dernier en Trident Fibonaccien Généralisé ou TFG . Dans cette métrique la notion de nombre premier cède la place à celle de nombre de la suite de Fibonacci. En effet dans le Trident 5/3/5 de Roubaud tous les nombres du poème appartiennent à cette suite (1,1,2,3,5,8 et 13). c'est pareil pour les formes 3/2/3 et 2/1/2. J'évoquerai dans un autre post le TOG ou Tanka Oulipien Généralisé et mes TaFG ou Tanka Oulipien Généralisé.

samedi 4 mai 2024

RÉCRÉATION ou RE-CRÉATION LITTÉRAIRE

RÉCRÉATION ou RE-CRÉATION  LITTÉRAIRE   

(rien de plus mais rien de moins)

Réduction … du 5/7/5 au poème d’un seul mot 



au départ du 5/7/5 originel   (haïku peut-être)

en pied de falaise 

les fracas de l’océan

~ la vague s’en va

*****

J’ai d’abord proposé un HOG 5/3/5 ou Trident

en pied de falaise

par la vague

hurle l’océan

*****

Puis un autre HOG 3/5/3 plus condensé

de la vague 

en pied de falaise

~ quel fracas

*****

Ou encore un autre HOG 3/2/3 ou petit trident

de la vague 

le cri ~ 

quel fracas

*****

Avant de condenser en un HOG 2/3/2

fracas 

et la vague

s’en va

*****

Puis l’ultime condensation en un HOG 2/1/2 ou micro Trident

fracas 

~ crie

la vague

*****

avant de parvenir enfin à la réduction ultime  en poème d’un seul mot

fracas 

*****

Ne retenir que « fracas » car dans ce mot réside l’essentiel, le déchaînement des vagues contre la falaise qui porte le phare, la fureur de la houle déchaînée contre la Frégate et la Roche Ronde sans oublier l’infernal boucan de ce bout de falaise qui se détache et tombe à l’extrémité nord de la plage de Miramar. Oui, là est l’essentiel : FRACAS !


© jean luc werpin 2020/2023 (souvenir de Biarritz)

Parfois il n'est pas nécessaire d'être trop sérieux ! Aussi je vous propose une version "éco-féministe" d'une fable de Jeanne de la Fontaine retrouvée dans les brouillons de son grand frère Jean 


La Corneille et la Renarde 

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Dame Corneille, sur une branche perchée

Tenait en son bec une charogne

 Dame Renarde, par l'odeur alléchée,

 Lui tint à peu près ce langage :

 Et bonjour, Dame Corneille,

 Que vous êtes jolie! que vous me semblez belle !

 Sans mentir, si votre ramage

 Se rapporte à votre plumage,

 Vous êtes la Phénixe des hôtesses de ces forêts.

 À ces mots la Corneille ne se sent pas de joie, 

 Et pour montrer sa belle voix,

 Elle ouvre sa large bouche, laisse tomber sa proie.

 La Renarde s'en saisit, et dit : Ma bonne Dame,

 Apprenez que toute flatteuse

 Vit aux dépens de celle qui l'écoute.

 Cette leçon vaut bien une charogne sans doute.

 La Corneille honteuse et confuse

 Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus


jeudi 2 mai 2024

monostiche …

dans le sillon des mots une graine a germé 

poème ©️ jean luc werpin 01/05/2024 

de la sagesse d'Epicure

non fui, fui, non sum, non curo   je n'étais pas, je fus, je ne suis plus, je n'en ai cure. ***** Ainsi celui de tous les maux qui n...