plaines des Flandres
~ les vagues bleues
des champs de lin
©️ jean luc werpin 30/04/2024
Itinéraires dans mon OuPoéPo (ouvroir de poésie potentielle) fait de poésies brèves ou pas.
Je travaille actuellement sur deux projets de recueils. Le premier est consacré à la poésie brève et le second proposera des poésies plus étoffées. Ces deux recueils sont quasi achevés et il me reste simplement quelques détails à peaufiner.
nuit sans nuages ~ la pleine lune souveraine
Au cours de notre promenade journalière, mes observations, mes écoutes dans l'instant vécu, très vite traduites avec cet haïku, composé sans réfléchir davantage :
Ces secrets
échangés entre eux,
les moineaux.
En découlent mes réflexions, en vrac.
1° Cela fait plus de 25 ans que j'approche l'haïku francophone, que je tente de l'écrire, que je lis, que je m'informe, que je participe à divers échanges.
2° L'haïku de 17 syllabes, déployées selon le rythme 5-7-5 est trop long. Des spécialistes japonais nous expliquent les différences entre les mores et les syllabes. Maurice Coyaud nous a confirmé la chose, nous ne pouvons pas dépasser 12 syllabes en langue française.
3° Jacques Roubaud, membre de l'Oulipo, propose la contrainte de l'haïku oulipien généralisé. J'ai testé et adopté l'haïku Onze (11 syllabes, rythme 3-5-3). Je m'y sens parfaitement à l'aise. Cet impair me comble de même que les nombres premiers usités.
4° Il serait possible de proposer l'haïku Onze sur une seule ligne, ou deux éventuellement. Voici :
Ces secrets échangés entre eux, les moineaux.
5° Qu'en pensez-vous ? Nous serions ainsi proches des compositions japonaises. Non ?
6° Autre chose, j'ai étudié la possibilité de composer un poème valable de 4 à 6 mots. Réponse affirmative. Avec l'haïku Onze, j'utilise très souvent 7 mots. Je recommande cet emploi, lorsque c'est possible. Voir l'exemple cité.
7° Pour les critiques auto-proclamés, grincheux, je signale que le Zen signale que l'haïku n'est pas un poème, mais un signe de la main, une invitation au voyage. Toutefois je dirais qu'il est " poème potentiel " (Ouvroir de Littérature Potentielle), si le lecteur accepte d'entrer en méditation après sa première lecture. Il faudrait demander à l'IA ce qu'elle en pense !
Vous pouvez découvrir le travail de Marcel Peltier sur son blog
la guerre est finie
dans mon rêve
les dieux se sont tus
leurs silences s’éparpillent
dans l’oubli des morts
la guerre est finie
jean luc werpin 2023
don de soi
sacrifice
il a fait
son devoir
dérisoires
sont leurs mots
aboyés
face au mort
honoré
oublié
© jean luc werpin 03/2024
Mes "Brimborions", mes "Menues Monnaies" et autres petits assemblages de mots émergent à la confluence de diverses influences. Parmi celles-ci, la première est sans conteste ma découverte du haïku de tradition et de son avatar francophone.
Ensuite j'ai rencontré les haïkus et autres "Pop’s" de Jack Kérouac, les monostiches et les micrones d'Emmanuel Lochac, les "Mop’s" du poète belge Marcel Peltier. Enfin, je me suis aussi laissé tenter par le haïku oulipien généralisé et plus particulièrement par le trident de Jacques Roubaud au point de proposer un avatar fibonaccien à cette forme poétique.
Aujourd'hui, ma poésie brève prend appui sur l'alexandrin monostiche, proposé par le poète Lochac, dont les 12 syllabes me semblent proposer une belle alternative francophone au haïku de tradition, celui des auteurs japonais. Ces 12 syllabes que Maurice Coyaud considère comme métrique idéale pour un haïku francophone peuvent se présenter sous diverses formes.
Tout d'abord, il est possible d'écrire un monostiche avec césure à l'hémistiche ou en respectant une autre mesure Mais il est possible également de les disposer sur 2,3 ou 4 lignes comme ceci 6/6, 4/4/4, 3/6/3 ou 3/3/3/3 si la disposition monostiche vous déconcerte. Notez aussi que si, comme Verlaine, vous préférez l'impair, vous pouvez opter pour une disposition 5/7.
夜の霞しろがねに光る満月よ
brumes nocturnes ~ tout l’argent de la pleine lune
コーヒーとクロワッサン霞の中に光る夜明け
café croissants ~ l’aube pétille dans ses brumes
© jean luc werpin 03/2024 traductions 美音訳
Ils se sont mis à quatre haïjins aguerris – Françoise Gabriel, Alain Henry, Jacques Michonnet, Jean-Luc Werpin – pour composer ce recueil, et ils ont eu bien raison ! On pourrait croire que la multiplication des auteurs alourdit un livre. Ici, elle allège, donne de l’air et de l’humour, de la vitalité à des petits poèmes qui du coup rebondissent et semblent se répondre d’un auteur à l’autre comme des ricochets sur l’eau claire d’une rivière. Une fois de plus, nous constatons combien la poésie haïku profite des échanges, du groupe, du jeu collectif.
angélus ~
dans la vallée le canon
des cloches
années comptées
années décomptées
~ma vie se décante
anniversaire ~
elle lui offre une fleur
la vieille orchidée
abus de saké
que veut cette moche mouche
qui touche ma bouche
âge paisible
j’attends le jour suivant
~ viendra viendra pas
RÉCRÉATION ou RE-CRÉATION LITTÉRAIRE (rien de plus mais rien de moins) Réduction … du 5/7/5 au poème d’un seul mot au départ du 5/7/5 o...