La traduction en langue française suit la version originale écrite en langue japonaise
主宰随想
俳句の手法(2)
“句集「小銭(Menues Monnaies)」の俳句”と
皆さんの意見・感想を読んで
野頭泰史
ジャン・リュックさんから「まんまる」に掲載して欲しいと“句集「小銭」の俳句”の原稿が送られてきた。彼は2016年に俳句と出会い、2020年7月に句集「小銭(Menues Monnaies)」を出版した。送られてきた原稿には、句集の出版前後の経緯やこれまでの俳句との色々な格闘、俳句への率直な気持ち等が述べられている。それは、俳句を作るフランコフォンの姿を凝縮したもので、フランコフォンの俳句に対する取り組みを知るうえで、私たち日本人にとっても大変興味深いものであった。皆川さんに日本語に訳してもらい、「まんまる」の前々号に掲載して、皆さんからどのような反応があるだろうかと期待していたところ、早速ズラツカさんからメールが届き、続いてニコラさん、アントニニさん、イサベルさんからもそれぞれ感想や見解が寄せられた。それらは、“句集「小銭(Menues Monnaies)」の俳句を読んで”と題して前号に掲載した。今回は、ジャン・リュックさんの“句集「小銭(Menues Monnaies)」の俳句”の原稿とそれに対し寄せられた皆さんからの意見や感想を読んで私なりに気が付いたことを述べる。
まず、こうした意見交換は、座の文学たる俳句にとって極めて重要なことで、座の文学の俳句のよさを改めて思い知らされた。俳句は、読み手(句会の参加者)によって作りあげられていく文芸だ。読み手に理解されないような、何を言っているのか解らない、独りよがりな、作者ばかりが悦に入っている句は俳句の本来の姿ではない。何を言っているかが少なくとも読み手に分かり、読み手に何かを考えさせる句でありたい。アントニニさんが、「小銭(Menues Monnaies)」の句、‟malgré la maladie/ je contemple le magnolia/ en fleurs 病みつつも咲き誇る木蓮に想いを馳せる”を読んで、子規の句を思い出したと言っている。多分その句は、「いくたびも雪の深さを尋ねけり」であろう。不治の病床にあった子規は、母親や妹に降りしきる雪がどの位積もったかを尋ねている。たとえ降ったとしても年に数回でしかない東京、病床の子規は降り積もる雪にさえ心を動かしている。読者にこうした句を連想させることも、俳句の持つ力と言えないだろうか。また、アントニニさんの次の言葉、「詩はその意義において境界を持たない、あるいは外国人が日本のジャンルを“コピー”したのではなく、むしろ俳句という日本のジャンルが旅をして、他の言語や文化を経験することで豊かになっていく必要があった。古典俳句の形式(五・七・五、季語、切れ)が別の言語、別の文化において進化することはあるが、それは常に日本の俳句との歴史的つながりを保つ、そうでなければ“俳句”のタイトルを名乗ることはできない。」に我が意を得た。そして、アントニニさんの感想を読んで、旅を生涯の友とした芭蕉に思いを馳せた。彼の辞世の句「旅に病で夢は枯野をかけ廻る」の旅とはまさに俳句であると思いいたる。俳句に出会い、俳句に悩み、俳句を楽しみ、俳句を極めた人生、俳句への夢は尽きず、今も枯野を駆け廻っている。座は、こうした思いを分かち合う役割も果たしている。
ところで、俳句が多少誤解されて西洋社会に紹介されたのではないかと感じてたが、今回改めてその感を強くした。それは、茶の湯などの伝統的な日本文化の一つとして、俳句が精神性を重んじる禅との関係で捉えられていることである。芭蕉の俳句を「わび」や「さび」の観点から捉え、そこに禅に通じる精神性を見てとることはあるが、現代俳句においては、俳句そのものが生み出す精神性や哲学性は別として、禅の精神性を求めることはほとんどない。この背景には様々な要因が考えられるが、一つには、日本の俳壇ないし俳人が積極的に西洋社会に俳句を知ってもらおうと働きかけることがほとんどなかったこと。また、西洋への俳句の紹介が西洋人によってなされ、そのため、伝統的な日本文化の一つとして俳句が捉えられ、文芸としての観点が軽視された。こうしたことのエピソードとして、ある俳句結社の主宰が、結社に加わりたいと言ってきた英語圏の青年に対し、俳句を英語で作ることなどとても無理だといって断ったという。また二つには、日本語の難しさや作り易いが奥の深い俳句そのものの難しさにあったと思われる。
さて、高浜虚子は戦前から俳句をヨーロッパに広める活動を行っていた。虚子にとっては、有季定型(17音節、季語)こそが俳句の基本的手法であり、それをヨーロッパに広めようと努めた。しかし、それも戦中・戦後の混乱や彼自身の死去により頓挫する。こうしたことによって、俳句の基本的手法は有季定型がであること、そのことが重視されないままにヨーロッパに俳句が広まり、結果として、季語もなければ音節もバラバラな俳句が氾濫することになった。今回の俳句における言葉の削ぎ落しの議論もこうした現実の一端を示すものと思える。言葉の削ぎ落しとは、単に言葉の数を少なくすることではない。余計なことや言葉を削ぎ落し、17音節の中で、言いたいことの的を絞ることである。言葉の数を少なくしても、単語の羅列や三段切れになって、何を言っているのか理解されなくなるようでは本末転倒である。
ところで、イサベルさんが“女性に俳句が作れるでしょうか”と問うてるが、もちろん女性に俳句が作れないことなどない。日本の俳句人口の現状は圧倒的に女性だ。そもそも女性は和歌を詠み、古典文学の代表的作品、「源氏物語」の紫式部、「枕草子」の清少納言は女性である。俳句においても江戸時代の千代女など優れた女性俳人は多い。封建時代にあっては男性に比べて少なかったものの、明治以降、封建社会の崩壊や女性の社会的地位の向上などとともに女性俳人も増えた。また、正岡子規や高浜虚子の俳句革新によって俳句の大衆化が進み、一層多くの女性俳人が輩出されたことは周知の事実である。一方、“子供が学ぶような純真さがないと、俳句は作れないのでしょうか”との彼女の問いに対しては、次のように答えたい。「俳句は何に驚き、何に感動したかを素直に表出するものである。10歳の子供には10歳だから作れる俳句、100歳の老人には100歳だから作る俳句があってしかるべき。」だと。
座を通じて作り上げられていく俳句は、コミュニケーションや相互理解に役立つ文芸である。また、人間疎外が言われて久しく、環境・自然破壊も進む地球、こうした時代だからこそ、俳句の持つ力が見直されてよい。多くの国の人々が、一定のルールのもとにそれぞれの言語でもって、その国の気候・風土に根差した文化、生活を俳句で詠む。俳句の詠う対象は自然でも人事でも何でもよい、見たこと、聞いたこと、五感に感じたこと、心に響いたことを自分の言葉で詠う。俳句とは、何に感動したか、何に心を動かされたかを17音節で掬い取ることだ。
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Essai du président
Les méthodes du Haïku (2)
En lisant les opinions et impressions de chacun sur le recueil « Menues Monnaies »
Yasushi Nozu
Jean-Luc Werpin m’a envoyé un texte sur le haïku et sur son recueil « Menues Monnaies » qu’il me proposait de publier dans « Manmaru ». Jean-Luc découvre le haïku en 2016 et publie le recueil « Menues Monnaies » en juillet 2020. Son texte décrit les circonstances avant et après la publication de son recueil, ses tentatives d’écriture et ses sentiments francs sur le haïku. C’est un condensé sur la composition du haïku par un francophone, et c’est très intéressant pour nous, au Japon, d’en apprendre davantage sur l’approche francophone du haïku. J’ai demandé à Minagawa-san de le traduire en japonais pour le publier dans le numéro de Janvier 2023 de Manmaru, espérant voir quel genre de réaction j’obtiendrais de tous les membres. J’ai immédiatement reçu un e-mail de Zlatka, suivi de commentaires et d’opinions de Nicolas, Antonini-san et Isabel. J’ai publié l’ensemble de ces réactions dans le numéro précédent (Avril 2023) sous le titre « En lisant « Menues Monnaies » ». Après avoir lu vos opinions et vos impressions, je vais ci-dessous partager ce qui m’a marqué.
Tout d’abord, cet échange d’opinions est extrêmement important pour le haïku, qui est la littérature du « Za » (littérature pratiquée en groupe), et cela m’a rappelé la qualité du haïku en tant que littérature du Za. Le haïku est un art littéraire créé par et pour les lecteurs (« yomite », à savoir participants au kukaï). Les vers qui ne sont pas compris par le lecteur, dont on ne peut percevoir ce qu’ils veulent exprimer et dont seul l’auteur s’en satisfait, ne correspondent pas à la forme originale du haïku. À tout le moins, je veux que le haïku fasse comprendre au lecteur ce que je dis et ensuite le fasse réfléchir à quelque chose. Ce haïku de Menues Monnaies ‟malgré la maladie/ je contemple le magnolia/ en fleurs » rappela à Antonini-san un haïku de Shiki. Peut-être qu’il s’agit de celui-ci :
いくたびもIkutabimo Il continue de neiger
雪の深さをYukinofukasawo Demander la profondeur
尋ねけりTazunekeri À plusieurs reprises
Shiki Masaoka
Traduction en français : Yasushi Nozu
Shiki atteint d’une maladie incurable, dans son lit d’hôpital, demande à sa mère et à sa sœur combien de neige s’est accumulée. Même s’il neige, cela n’arrive que quelques fois par an, et Shiki, depuis son lit de malade, est ainsi ému par la neige qui tombe. N’est-ce pas aussi la force du haïku que de développer les associations d’idées du lecteur ? Les mots suivants d’Antonini-san : « Je ne pense pas que la poésie ait des limites dans sa signification, ou que les étrangers aient « copié » le genre du Japon, mais plutôt que le genre japonais du haïku avait besoin de voyager et de s’enrichir en expérimentant d’autres langues et cultures. Il est possible que la forme du haïku classique (cinq-sept-cinq, kigo, coupe) puisse évoluer dans une autre langue et culture, mais elle a toujours maintenu un lien historique avec le haïku du Japon, sinon elle ne peut pas porter le titre de « haïku ». Quand j’ai lu ces lignes d’Antonini-san, j’ai pensé à Bashô, qui a passé toute sa vie en voyageant. Son haïku d’adieu :
旅に病でTabiniyande Pendant le voyage
夢は枯野をYumehakarenowo Je tombe malade
かけ廻るKakemeguru Mon rêve passe la plaine nue
Bashô Traduction en français : Yasushi Nozu
Je pense que le voyage auquel ce haïku fait référence, c’est le haïku lui-même. C’est sa vie : la rencontre du haïku, le plaisir et la peine, jusqu’au plus haut niveau. Mais son rêve du haïku passe sur la plaine nue maintenant. Le Za joue ainsi son rôle dans le partage de ces pensées avec les autres participants.
Je continue à penser que le haïku a été quelque peu mal compris quand il a été introduit dans la société occidentale. Le haïku y est considéré comme l’une des activités culturelles traditionnelles japonaises telles que la cérémonie du thé en relation avec le zen, donnant beaucoup d’importance à la spiritualité. Les haïkus de Bashô sont saisis du point de vue du « wabi » et du « sabi », en y décelant une spiritualité similaire au zen. Cependant, en dehors de la spiritualité et de la nature philosophique produites par le haïku lui-même, le haïku contemporain recherche rarement la spiritualité zen. Il y a plusieurs raisons possibles derrière cela, mais l’une d’entre elles est que les haïkus ont été introduits en Occident par les Occidentaux parce que les haïjins japonais n’ont pas vraiment fait l’effort de faire connaître activement le haïku dans la société occidentale. Pour cette raison, le haïku a été introduit comme l’une des cultures traditionnelles japonaises plutôt que comme un art littéraire. En guise d’anecdote, j’ai entendu dire que le responsable d’une association japonaise de haïku ne permit pas à un jeune homme d’un pays anglophone qui voulait rejoindre l’association d’écrire des haïkus en anglais, disant qu’il était impossible de composer des haïkus en anglais. En outre, la difficulté du japonais et la facilité de créer des haïkus qui peuvent avoir beaucoup de profondeur constituent la difficulté spécifique du haïku.
Pourtant, Kyoshi Takahama avait travaillé à promouvoir le haïku en Europe avant même la guerre. Pour lui, le « yuukiteikei » (17 syllabes, kigo) était la méthode de base du haïku, et il s’est efforcé à la diffuser dans toute l’Europe. Cependant, cela a été stoppé par la tourmente pendant et après la guerre et par sa mort. En conséquence, le haïku s’est répandu en Europe sans que soit introduite la méthode de base du haïku, et provoquant par conséquent une inondation de haïkus sans kigo et avec toutes sortes de nombre de syllabes. Je crois que la discussion sur la suppression des mots dans le haïku illustre cette réalité. Dépouiller les mots ne consiste pas seulement à réduire le nombre de mots. Cela signifie réduire les choses et les mots superflus, et réduire ce que vous voulez dire dans les 17 syllabes. Même si le nombre de mots est réduit, l’effet peut-être à l’opposé du but si le haïku devient juste une liste de mots ou un « sandangire », sans que le lecteur comprenne ce que vous dites.
Au fait, Isabel demande : « Une femme peut-elle écrire un haïku ? » Naturellement, les femmes peuvent écrire des haïkus. Aujourd’hui, les pratiquants du haïku au Japon sont majoritairement des femmes. En premier lieu, les auteurs de poèmes waka (poèmes anciens du Japon) étaient des femmes, et les auteurs des œuvres représentatives de la littérature classique japonaise, Murasaki Shikibu pour « Le Dit du Genji » et Sei Shônagon pour « Notes de chevet » sont des femmes. Il y a aussi beaucoup de femmes haijins exceptionnelles, telles que Chiyojo de la période Edo. À l’époque féodale, il y avait moins de femmes haïjins que d’hommes, mais après l’ère Meiji, le nombre de femmes haïjins a augmenté avec l’effondrement de la société féodale et l’amélioration du statut social des femmes. C’est un fait bien connu que les innovations en haïku de Shiki Masaoka et Kyosi Takahama ont conduit à la popularisation du haïku et à la multiplication de femmes haïjins. Et en réponse à la question suivante « Est-il possible de composer des haïkus sans l’innocence d’un enfant qui apprend ? », je crois que « le haïku doit être l’expression sincère de ce qui vous a surpris et de ce qui vous a ému, et qu’un enfant de 10 ans écrira un haïku qui peut être fait parce qu’il a 10 ans, et qu’une personne de 100 ans écrira un haïku qui peut être fait parce qu’il a 100 ans. ».
Le haïku, qui est créé à travers le « Za », est un art littéraire utile à la communication et à la compréhension mutuelle. C’est donc précisément parce que nous vivons à une époque où s’aggravent l’aliénation dans notre société humaine et la destruction de l’environnement et de la nature sur notre planète, que la force et la fonction du haïku devraient être reconsidérées. Je souhaite qu’en en respectant les règles, les gens de nombreux pays écrivent dans leur propre langue des haïkus selon leurs cultures, leurs modes de vie, le climat qui les entoure. Les haïkus peuvent porter de manière très large sur la nature et les choses humaines. Ecrire avec ses propres mots ce que l’on regarde, entend, ressent avec ses cinq sens et qui résonne dans son cœur. Le haïku consiste à condenser en 17 syllabes ce qui vous a ému et a fait vibrer votre cœur.
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